Un Monde Sans Armes

Par David Kopel

Le présent document est une traduction de l'anglais. Il a été écrit par Dave Kopel, Paul Gallant et Joanne Eisen du « Independence Institute », publié le 5 décembre 2001 dans le National Review Online.

Traduit de l'anglais par François Leblanc. Cette traduction vise un but informatif et a été réalisé uniquement pour fin d'étude.

En anglais. En italien. En espagnol. En portugais.

« Imaginez un monde sans armes » c'est ce que vous pouviez lire sur le pare-chocs de plusieurs voitures après le meurtre de l'ex-Beatle John Lennon le 18 décembre 1980. L'année dernière, Yoko Ono est devenue la porte-parole pour une société appelée « Handgun Control Inc. » (Qui a été plus tard rebaptisée « Brady Campaign to Prevent Gun Violence » et qui auparavant était connue sous le nom de: « The National Council to Control Handguns »).

Entrons maintenant dans le Laboratoire aux Fantasmes!

Si vous le voulez bien, essayons maintenant d'imaginer un monde sans armes à feu... c'est très facile à faire, mais nous préférons vous avertir, attendez vous à un choc!

Les groupes de pression contre les armes à feu nous disent sans arrêt que pour avoir un monde sans armes il s'agit tout simplement de passer une loi pour les bannir. Nous pouvons donc commencer par penser à l'imposition d'une loi qui prohibe indéfiniment la possession de toute arme à feu par qui que ce soit en dehors de l'État.

Il est fort improbable qu'une prohibition locale fasse l'affaire. Le meilleur exemple de prohibition locale est sans doute la loi Sullivan de New York. Cette dernière a été votée en 1911 et restreint sévèrement la possession d'une arme de poing dans la ville de New York. Pendant les dernières décennies, les abus administratifs ont rendu une loi qui se voulait au départ une procédure d'enregistrement rigoureuse au niveau d'une véritable prohibition pour tous. Seulement une poignée d'individus qui réussissent à naviguer dans un système de permis rendu délibérément abusif et répressif possèdent une arme en toute légalité.

Les lois affectent surtout les gens de bonne foi voulant simplement leur obéir. Partout où vous avez une demande non-comblée (et de l'argent à gagner pour combler ladite demande) il y a toujours un moyen pour contourner n'importe quelle loi. Prenons le marché noir, ce dernier pourvoit tous les biens de consommation prohibés. Plus la prohibition est forte et plus ce marché est florissant. Un commercial diffusé en août 2001 mettant en vedette le candidat Républicain à la mairie Mike Bloomberg informait qu'en 1993 plus de 2 millions d'armes à feu illégales étaient en circulation sur le territoire de la ville de New York. L'insinuation était que toutes ces armes étaient entre les mains de criminels. Il allait donc de soi qu'en confisquant toutes ces armes la ville de New York serait beaucoup plus sécuritaire. L'ennui c'est que Bloomberg n'a jamais spécifié de quelle manière il allait s'y prendre pour fermer ce marché... Peut-être n'avait-il pas réalisé que même son fil de presse ne contient pas beaucoup d'information fondamentale sur ce marché florissant... même en tapant marché noir et go sur le clavier Bloomberg.

Imaginons maintenant une prohibition à l'échelle nationale, ou peut-être à l'échelle mondiale!

L'héroïne et la cocaïne sont des biens de consommation illégaux aux États-Unis et dans plusieurs autres pays et depuis plus d'un siècle. Des moyens énormes ont été mis en place pour en arrêter la production, la vente et l'utilisation. Des super procès ont été intentés et un nombre incalculable d'innocents ont été sacrifiés dans des feux croisés entre les barons de la drogue. Malgré tout ce qui a été fait, l'héroïne et la cocaïne circulent toujours dans nos rues et à des prix de plus en plus accessibles.

La prohibition n'est sans doute pas l'unique solution, peut-être qu'en ajoutant des peines extrêmement sévères pour la violation d'une telle loi va donner de quoi faire frémir toute la population. Nous pourrions envisager l'emprisonnement à vie automatique pour la simple possession d'une arme à feu, ou même d'une simple cartouche. (Nous radions ici la peine de mort, étant donné que le groupe de Yoko n'est pas en faveur d'un tel châtiment.)

En y pensant bien, la Loi Jamaïcaine sur les Armes À Feu de 1974 renfermait une telle peine! Mais même là, c'était insuffisant! Le 18 Août 2001, un écrivain jamaïcain faisait l'observation suivante: « Aujourd'hui en Jamaïque, les seuls à ne pas posséder illégalement une arme à feu sont ceux qui n'en désirent pas! » Le niveau de crimes violents en Jamaïque est plus élevé que jamais, les gangs de rues et les policiers corrompus commettent vols et homicides avec impunité et seuls les honnêtes citoyens respectueux de la loi sont désarmés.

Malgré tout cela, le gouvernement Jamaïcain désire globaliser cette politique qui a réussi à démontrer un niveau élevé de médiocrité et qui a atteint des sommets inégalés au titre de flop social! En effet, le Ministre jamaïcain de l'Éducation, de la Culture et de la Jeunesse a demandé au conseil de l'ONU sur le désarmement l'implantation de mesures qui vont limiter la production d'armes aux besoins de défense et de sécurité nationale des différents États.

Tant et aussi longtemps que les gouvernements possèderont des armes, il y aura des usines de fabrication où des armes pourront être volées. Bien-sûr certaines de ces usines seront à l'abri des vols, incluant même des vols pouvant être perpétrés par leurs propres employés. Cependant dans un monde où l'on retrouve plus de 200 nations, dont plusieurs d'entre elles sont gouvernées par des kleptocracies, il est très hasardeux de prétendre que ces

« fabriques gouvernementales » ne deviendront pas des fournisseurs de premier ordre pour le marché noir. Alternativement, nous ne pouvons écarter d'office la corruption auprès des différents corps policiers et militaires qui peuvent aussi approvisionner le marché noir.

Nous ferions bien de revoir notre stratégie. Plutôt que de penser législations, qui avec expérience à l'appui, sont incapables de créer un monde sans armes, soyons donc plus ambitieux. Imaginons que toutes les armes à feu disparaissent d'un coup sec! Même les armes possédées par les gouvernements et leurs agents. Du même coup, les manufactures d'armes disparaissent également. Cela met également fin aux armes détenues par le marché noir!

Presto! La paix instantanée! S'agissait juste d'y penser!

Retour au laboratoire!

Encore le même problème se présente... Il est relativement facile de fabriquer une arme à feu fonctionnelle. Comme J. David Truby le démontre dans son livre « Zips, Pipes, and Pens: Arsenal of Improvised Weapons », aujourd'hui il est relativement facile d'improviser ou de fabriquer une arme à feu pour presque n'importe qui ayant des connaissances mécaniques élémentaires et n'ayant pas d'armes réelles à portée de main.

Dans l'article « Gun-Making as a Cottage Industry » Charles Chandler observe que les Américains moyens ont la solide réputation du « faites-le vous-même » où d'ardents bricoleurs amateurs construisent tout eux-mêmes. Nous parlons de modèles réduits et allons jusqu'à des projets de rénovation domiciliaires en passant par des véhicules motorisés! Le seul domaine où les Américains ne sont pas reconnus pour être très actifs est la fabrication artisanale d'armes à feu. Chandler explique que c'est dû aux armes déjà présentes sur le marché. Elles sont bien conçues pour la plupart, durables, disponibles sur le marché et relativement abordables.

Les restrictions sévères ou les prohibitions ne seront que des motifs pour créer un réel engouement pour la fabrication artisanale d'armes à feu.

Cela s'est déjà produit en Grande-Bretagne après l'interdiction formelle, par la Loi Britannique sur les armes à feu de 1997, pour les civils de posséder des armes de poing. Les Britanniques sont maintenant inondés d'armes importées illégalement, mais en plus des fabriques clandestines se livrent une féroce compétition!

Les autorités des crimes majeurs de Scotland Yard ont confisqué douze répliques d'armes converties en armes fonctionnelles. Un carrossier servait de façade à l'entreprise illégale. Des outils tels que des tournevis électriques ont même été convertis en armes à feu!

En bref, mettre le «cadenas» sur la Winchester Repeating Arms Factory -- et toutes les autres -- ne mettra pas fin au commerce des armes à feu!

Prenons le cas de Bougainville, la plus grande île de l'archipel des Îles Salomons dans le Pacifique Sud. Cette île a été le théâtre de la guérilla la plus sanglante dans cette région du globe depuis la guerre du Pacifique. Pendant plus de dix ans, la population de Bougainville a dû se battre contre l'oppression du gouvernement de Papouasie/Nouvelle Guinée qui recevait en plus l'aide du gouvernement australien. Ce conflit, causé à la base par l'établissement arbitraire d'une mine de cuivre exploitée de manière totalement irresponsable par une multinationale, a dégénéré en blocus de l'île et a causé entre 15 000 et 20 000 morts chez les insulaires.

Pendant le blocus, dont le but était de priver totalement les insulaires de ressources et d'armes de provenance externe, les insulaires ont appris a fabriquer leurs propres armes à feu. Nous parlons ici d'armes à répétition, dont une copie conforme de la carabine M-16 américaine, mais « Made in Bougainville ». Cet évènement vient jeter un énorme discrédit sur tous les programmes de contrôle des armes à feu et sur la contrebande et la fabrication illicite d'armes en tout genre. Cela prouve donc que les technocrates des Nations Unies sont tout simplement incapables de contrer le phénomène avec leurs beaux modèles cogités du haut de leur tour d'argent!

Si les habitants de Bougainville ont réussi à fabriquer leurs propres armes à feu avec des bouts de tuyaux et du vieux matériel de l'après-guerre, imaginez maintenant un endroit comme les Philippines. Les ressources abondent et la main-d'œuvre aussi. Malgré la dictature du régime Marcos et une loi des plus astreignante sur cette planète concernant l'importation, l'achat et la vente d'armes à feu, les manufacturiers illégaux pullulent et se reproduisent comme de la mauvaise herbe! C'est aussi le cas pour plusieurs autres dictatures où des lois excessivement astreignantes régissent le commerce des armes à feu.

À la lumière de ces évènements, je crois que nous devons retourner dans notre Laboratoire aux Fantasmes et vite!

Cette fois, par proclamation de Kopel, Gallant et Eisen (les auteurs du présent ouvrage) non seulement les armes à feu -- jusqu'à la dernière -- disparaissent instantanément, mais en plus nous retirons tout processus de remanufacture. Alakazham!

La dernière idée va être un peu plus compliquée... Les ateliers de mécanique (réparations de voitures, de moteurs, de soudure etc.), les bricoleurs et les révolutionnaires -- bref n'importe qui avec des connaissances décentes en machinage -- peut réussir à fabriquer une arme à feu avec à peu près n'importe quoi. Nous pouvons facilement nous retrouver sur la même route que la prohibition de la drogue: les premières lois antidrogues ne sont pratiquement pas applicables dans la société. Les secondes, interdisant la possession d'items pouvant être utilisés pour la fabrication de drogues, peuvent l'être à première vue. Nous faisons cependant observer au lecteur que dans certains États uniquement, quelques achats suspects chez votre fleuriste local peut vous valoir une visite surprise de la police! Une visite du genre « Dynamic entry » de la SWAT aux petites heures du matin...

Cependant, des lois régissant la possession de pièces ou d'équipement pouvant être utilisés dans la fabrication d'armes à feu seraient encore plus complexes. Il y a un nombre illimité d'outils et de composantes pouvant être utilisés pour fabriquer des armes à feu ou pour transformer certains objets en armes à feu. Ce que nous devrions faire en fait serait de contrôler soigneusement toutes les étapes possibles de la fabrication d'une arme à feu. Cela signifie l'enregistrement de toutes les machines-outils et de tous les outils électriques. Les plombiers devraient avoir une license fédérale pour pratiquer leur métier (semblable aux licenses dont les pharmaciens disposent) de même que tous les mécaniciens et tous ceux qui travaillent de près ou de loin avec des outils, quels qu'ils soient. Ils faudrait également penser de frapper des numéros de série sur tous les tuyaux (potentiellement des canons de fusil ou de carabine) dans chaque salle de bain, voiture -bref partout où nous trouvons tout ce qui s'appelle tuyaux- et bien sûr forcer les quincailleries à tenir un registre à jour pour communiquer les noms et les coordonnées de tous ceux qui achètent des outils et des tuyaux. La construction d'un registre central énorme serait donc obligatoire.

Aujourd'hui, les mouvements en faveur de l'enregistrement des armes à feu se défendent bien de vouloir proscrire toutes les armes du marché. Ils prétendent uniquement que l'enregistrement est important pour empêcher les armes à feu de tomber entre de mauvaises mains. Si c'est le cas, l'enregistrement des items pouvant servir à fabriquer des armes à feu est tout aussi important et même essentiel pour cesser la fabrication illicite d'armes!

Bien que nous aurions le contrôle totale sur la fabrication d'armes à feu, le processus serait incroyablement dispendieux et irait à l'encontre de plusieurs droits fondamentaux garantis par la Charte des Droits et Libertés en plus d'être d'une complexité gargantuesque. Mais imaginons maintenant que seulement 1% des matériaux et équipements échappent au contrôle, nous serions tout de même confrontés à une quantité énorme de matériaux pouvant fournir le marché noir de la fabrication des armes à feu.

Pour faire respecter une telle loi, il serait impensable de laisser en place la Charte des Droits et Libertés. L'Etat devrait être capable de prouver que personne n'a un tuyau ou un tournevis non-enregistré.

A titre d'exemple, uniquement pour mettre la prohibition des armes à feu en force, le gouvernement de la Jamaïque a dissout plusieurs lois contrôlant les recherches effectuées par les policiers et plusieurs autres garantissant un procès juste et équitable . Le gouvernement de la Jamaïque a dû carrément détruire la Constitution de leur pays. La population a dû, malgré elle, renoncer à ses droits constitutionnels pour passer la loi bannissant les armes à feu. Mais comme disent les partisans du contrôle des armes à feu: «Vous savez, si nous ne sauvons qu'une seule vie, ca vaut la peine!»

Mais qu'arrive-t-il si malgré ces mesures draconiennes le marché noir fonctionne toujours?

-comme cela se produit toujours lorsqu'il y a une demande-

Il est temps de revoir sérieusement notre stratégie pour un monde sans armes à feu... peut-être y a t-il un moyen de régler tout ca....

Retour au laboratoire fantasmagorique et cette fois, allons-y avec une stratégie radicale! Ouvrons une fissure quantique et allons là où aucun être vivant n'est allez jusqu'à maintenant. Certains trouveront notre stratégie hors norme, mais elle peut réussir là où d'autres ont échoué. Nous nous apprêtons à entrer dans la treizième dimension et à changer les règles de l'univers!

Nous, Kopel, Gallant et Eisen imaginons depuis ce moment précis que les lois chimiques de la combustion sont révoquées. Nous imaginons que toutes les formes de poudre ou de propellant chimique n'ont plus aucun pouvoir et ne peuvent plus projeter un projectile hors du canon d'une arme.

Finalement, pour la première fois, nous avons un véritable monde dénué de toute arme à feu! Il reste seulement à voir ce que l'humanité en fera. Pour ce faire, c'est assez simple. Il suffit de se tourner vers nos ancêtres et d'analyser dans quel genre de monde ils vivaient.

L'expression « violent » pour qualifier le monde tel qu'il était avant l'invention de la poudre à canon n'est pas assez fort. Voyager à travers le pays était une entreprise à haut risque. Les chemins étaient truffés de brigands, de meurtriers et de pillards. La grande majorité des femmes ne pouvaient pas se protéger elles-mêmes. Elles étaient fréquemment victimes d'attaques, de viol et de meurtre. La seule manière dont la plupart des femmes pouvaient se protéger était de se donner littéralement à un mâle pour pouvoir être protégée des autres mâles.

À l'époque les armes dépendaient essentiellement de l'énergie musculaire. Le développement des armes a principalement été orienté sur l'augmentation de l'énergie musculaire. Plus un individu est fort et plus il peut se battre avec une épée, un gourdin ou encore une lance ou un arc. La puissance destructive de ces armes a été tristement démontrée dans une école d'Osaka (ville pourtant jugée sécuritaire à cause de la prohibition des armes à feu) au Japon par un ancien commis de l'école, Mamoru Takuma. Ce dernier a poignardé à mort huit étudiants le 8 juin 2001.

Quand il est question de force brute, les jeunes hommes l'emportent généralement sur les femmes, les personnes agrées et les enfants. Dans les sociétés antiques, où les armes à feu n'existaient pas encore, les guerriers dominaient toutes les couches de la société. Dans l'Europe féodale, les plus faibles devaient se résoudre à une vie de servitude et d'obéissance bien docile en échange d'une petite place dans le château lorsque des barbares attaquaient le village.

Et les femmes dans tout ca? Et bien en accord avec les coutumes de l'époque (Moyen Âge et Renaissance par exemple) le suzerain pouvait exercer son droit de cuissage. C'est-à- dire que la première nuit suivant la cérémonie d'un mariage, le suzerain pouvait réclamer de passer une nuit « d'amour » avec la mariée. C'était le prix à payer pour la promesse de sécurité du suzerain (Ça ne vous rappelle rien?). Techniquement, le droit de cuissage était donc un arrangement entre le citoyen et le suzerain en guise de paiement pour un service de protection... Ce même arrangement était cependant souvent prolongé par la suite, sans regard au fait que le droit de cuissage ne devait s'appliquer qu'à la première nuit de noce. Tous les jeunes hommes forts et riches pouvaient dominer ainsi la vie de plusieurs femmes.

Il n'y avait rien pour les arrêter, à l'exception de leur conscience... pour autant qu'ils en aient eu une.

Mais à bien y penser, il y a un autre problème... Nous nous sommes débarrassé de toutes les armes à feu, mais pas de toutes les armes. Il y a environ 40 000 ans, l'être humain à découvert l'efficacité d'un tube pour lancer des projectiles avec précision et puissance simplement en soufflant dedans. Donc, pour résumer, nous pouvons remplacer la poudre à canon par de l'air comprimée pour lancer des projectiles hors d'un tube ou d'un canon.

Les armes à air comprimé sont apparues vers le début du 17e siècle. Nous ne parlons pas de la petite « Daisy Red Rider BB gun » avec-un-compas-sur-la-crosse qui faisait l'envie du petit Ralphie dans le film « A Christmas Story » de Jean Shepard sorti sur les écrans en 1984 ! (« Non Ralphie, tu ne peux pas avoir une carabine à plomb, tu vas te crever un œil! »)

Nous parlons d'armes ayant le potentiel projeter un projectile d'une demi-livre (3500 grains) à plus de 1082 pieds par seconde. Le .357 magnum tire un projectile de 160 grains à 900 pieds par seconde ! Nous pouvons même atteindre des vitesses plus grandes en utilisant du nitrogène ou de l'hélium grâce à leur taux de compression supérieur à l'air.

Avant l'arrivée des armes à cartouches, les armes à air comprimé étaient considérées comme des armes ayant un très grand potentiel. Entre autres, elle pouvaient lancer jusqu'à 20 projectiles de calibre .50 à une vélocité mortelle jusqu'à 100 mètres avant de devoir recharger le réservoir d'air! Pour l'époque c'était l'arme la plus efficiente et de très loin. Lewis et Clark en ont même utilisé un lors de leur expédition historique. Cependant, le coût énorme et les complications de fabrication ont fait que les armes à poudre ont bien vite pris le dessus et ce, malgré les succès remportés lors d'engagements militaires.

Aujourd'hui, une carabine automatique à air comprimé de type M-16 est une réalité. Cependant, elle n'a jamais été développée jusqu'à son plein potentiel. Mais dans notre univers sans combustion, il va de soit qu'elle va prendre la place.

Plusieurs autres types d'armes ont été utilisés. Le 20e siècle a sans doute été le plus meurtrier de toute l'Histoire de l'Humanité. Bien que les armes à feu l'ont été dans toutes les guerres, les plus grands génocides et démocides ont été perpétrés autrement. Le même scénario revient toujours: des gouvernements despotiques et tyranniques s'en prennent à des populations civiles et complètement désarmées. Les moyens utilisés ne sont pas des armes à feu, mais du Zyklon B, des machettes ou encore on les laisse tout simplement mourir de faim!

Imaginons un tigre sans mâchoires.....

Imaginer un monde sans armes à feu c'est imaginer un monde où les forts dominent les faibles. Un monde où les femmes sont dominées par les hommes et dans lequel les minorités sont facilement abusées et écrasées par les majorités... ou carrément assassinées en masse! Pratiquement parlant, l'arme à feu est la seule véritable arme que le faible peut utiliser pour se défendre contre un ou des individus plus grands et plus forts. George Orwell observait ceci: une carabine ou un pistolet donne des dents aux faibles.

Le manque d'imagination des gens qui militent pour « un monde sans armes », ou encore pour un contrôle radical des armes à feu, croient naïvement que de se débarrasser de nos « dents » va débarrasser l'humanité de son incroyable désir de domination. Ils sont incapables de reconnaître que lorsque les « faibles » et les minorités sont dépourvus de leurs dents (des armes par exemple), les « forts » ont toujours accès à des armes, incluant la force brute. On se met à 15 pour en tabasser un! Un monde sans armes à feu sera toujours plus dangereux pour les femmes, les enfants et les personnes âgées et beaucoup plus sécuritaire pour les gangs de rues, les brutes et les tyrans.

Il y a une société dans l'histoire qui a réussit avec succès à éliminer toutes les armes à feu de son royaume, c'est le Japon du 17e siècle. Le livre de Noel Perrin « Giving Up the Gun: Japan's Reversion to the Sword 1543-1879 » Une île isolée avec une dictature totale, le Japon à réussi à se désarmer. L'historien Stephen Turnbull en fait le résumé suivant:

Hidéyoshi (le dictateur) avait des ressources tellement puissantes, que son décret a été suivi à la lettre. L'agrandissement social des paysans a soudain commencé à régresser. Les moines guerriers devinrent soudainement figures du passé. Hidéyoshi avait privé tous les paysans de leurs armes. Iéyasu (le dictateur qui le suivit) les priva de leur propre estime d'eux-mêmes et de leur dignité. Si un paysan offensait un samouraï, ce dernier pouvait le tuer sur le champ et simplement partir comme si rien n'était.

Le statut inférieur des paysans avait été décrété par le désarmement des civils. Les samouraïs pouvaient tuer impunément, comme bon leur semblait. Les lois de désarmement au Japon ont aidé fortement à mouler une culture de soumission à l'autorité. L'établissement de la dictature impérialiste japonaise des années 1930 a été grandement facilité. Comme nous le savons, cette même dictature a plongé le Japon dans une guerre désastreuse.

En gros, les pays qui ont créé un véritable royaume sans armes, ont créé du même coup des sociétés clivées par des classes sociales où les classes inférieures étaient oppressées par les classes supérieures. Dès qu'un raciste, un despote ou un tyran prenait le pouvoir, les populations n'avaient aucun moyen d'assumer leur défense. Le monde sans armes du Japon a fini tout simplement par l'opposé de la gentille chanson égalitaire et utopique de John Lennon « imagine »

Conclusion

Plutôt que de tenter de retirer une technologie du monde, pourquoi ne pas imaginer un monde meilleur ou le cœur humain grandit en générosité et en amour du prochain. Un monde où les gens apprendraient à se traiter avec respect. Plusieurs grands rassembleurs de l'humanité ont eu une vision semblable. Bien que nous ayons encore beaucoup de chemin à faire, nous croyons que des millions de vies ont changées pour le mieux grâce à de telles personnes.

Si un monde réellement paisible est possible, c'est en changeant l'intérieur des individus que nous l'atteindrons. Tout autre tentative est au mieux vouée à l'échec, au pire appelée à transformer une situation délicate en catastrophe. Les grands résultats s'obtiennent en changeant le cœur des gens, une personne à la fois.

 

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